Vendredi 15 février 2013, comme chaque vendredi midi, je déjeune chez un ami, Pascal, lui aussi amateur de vieilles voitures et nous refaisons le monde pendant qu’il se remet tout doucement d’une lourde opération du dos. Nous sommes toujours accompagnés par Jean-Michel, grand fumeur devant l’éternel.
Ce vendredi est un peu spécial, un plombier travaille chez Pascal. Enfin, quand je dis qu’il travaille, je devrais plutôt dire qu’il fait acte de présence car il ne semble pas trop motivé. Il se joint d’ailleurs à nous pendant la pause cigarette, au soleil, de Jean-Michel. Il nous entend parler vieilles autos et nous informe qu’il connait quelqu’un qui connait quelqu’un qui vend un break DS.
Ces paroles, qui resteront dans les annales, furent: un voile de peinture et ça repart.
Nous contactons les vendeurs et un rendez-vous est pris pour le samedi 23 février 2013.
Il fait froid, horriblement froid, nous arrivons dans le village d’Izon en banlieue bordelaise, et nous frappons à la porte d’un ancien garage Citroën. Les vendeurs sont au café, le monsieur est fatigué mais madame a bon pied bon oeil. C’est elle qui nous amènera vers la grange où est garée ce break.
Voici la surprise qui nous attend.
De loin, ça pourrait le faire. Mais de plus près …
En fait de simple voile de peinture, c’est une restauration complète qui peut permettre à cette auto de reprendre la route.
Je dois avouer que nous sommes totalement désespérés. On nous avait dit « un voile de peinture, et ça repart ». Même s’il y a une seconde DS qui est offerte avec ce break, nous avons juste envie de prendre nos jambes à nos coups et de partir en vitesse afin d’oublier ce déplacement inutile.
Par politesse, nous entrons vérifier les cartes grises. Le break est un modèle 1964, c’est à dire avec le deuxième nez, mon préféré et quant à la berline, c’est une DSpécial de 1970.
Toujours par politesse, nous prenons congés de nos hôtes en précisant que nous les rappellerons, mais … la messe est dite, il est déraisonnable d’imaginer faire quoique ce soit avec ces poubelles.
Le week-end est calme. Il fait froid, ce n’est pas un temps à sortir mais plutôt à réfléchir et surfer sur la toile. Quel risque vais-je courir si je me lance dans cette aventure ? Les vendeurs en veulent 1000 €, cela devrait pouvoir partir à 750 €, il y a des pièces à récupérer et éventuellement à revendre si je ne décide pas de me lancer dans une restauration.
Je reprends rendez-vous pour le 27 février 2013. Cette fois-ci, je sors l’appareil photos histoire de faire un état des lieux un peu plus précis.
Il est impossible de s’approcher. Les vendeurs ont emmagasiné tout un tas de choses pendant des décennies et tout est stocké sur et dans les DS.
La DSpécial a été accidentée et abandonnée ici en l’état. Il manque au moins un demi-train avant.
Le challenge me plait, les enjeux financiers ne sont pas insurmontables, je me lance. Pour 800 €, je deviens l’heureux propriétaire de ces deux merveilles.
Cette affaire rondement menée, je me rapproche de mes amis Bernard et Sophia. Ce sont mes voisins, de grands restaurateurs d’anciennes (regardez leur site : http://mes-anciennes.pagesperso-orange.fr) et ils sont habitués aux sorties de granges. Les Citroën et leurs suspensions hydrauliques compliquent la tâche, Bernard et Sophia veulent étudier les lieux avant de se lancer.
Mon deal est simple: Bernard et Sophia louent un porte-char, me sortent le break, me le livre là où je le souhaite et en échange je leur offre la DSpécial.
Le rendez est pris pour le mercredi 13 mars 2013.
Nous arrivons sur place en fin de matinée. Il n’est pas question de sortir les voitures de suite car les vendeurs doivent d’abord déblayer tout ce qu’il y a derrière, dessus et à côté des voitures, toutefois, il faut être bien prêts pour le Jour J.
Tout d’abord un petit état des lieux de la DSpécial. L’intérieur est comme neuf.
Je vous l’accorde, vu sous cet angle, ce n’est pas très engageant. Toutefois, cette auto semble totalement exempte de rouille.
Sincèrement, ce n’est pas beau ?
Les clefs sont sur le contact, elle est prête à partir …
Nous ne résistons pas à l’envie de faire un petit tour des granges. Et là, surprise, il n’y a pas que de la Citroën dans le coin. Cette superbe Vespa 400 attend son heure (de gloire ?). Mais ceci est une autre histoire…
Nous sommes au terme de cette découverte. Un rendez-vous sera pris aux beaux jours, courant mai ou juin pour retirer ces deux merveilles.
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